Soirée à Barcelone, part 2 : les casses d'imprimeur

Publié le par Eva

Pour mes amies barcelonaises, j’avais ramené de Paris des casses d’imprimeur.
Mon dh eut l'extrême privilège de porter le lourd carton durant le voyage !    


  photo Rosa



Ces casses ont plus de 50 ans d'âge et sont dans notre imprimerie depuis trois générations.


J’avais brodé la première case pour rappeler notre rencontre.


   photo Rosa

 

Lin blanc cassé 40 count, fil dmc rouge 815


Voilà mes amies espagnoles dotées de casses d’imprimeur.
Je leur laisse le soin de les retaper à leur goût ou les laisser simplement dans leur état d'origine.
Lorsqu'elle ouvrit son paquet, Agus me confia qu’elles en recherchaient et que le temps leur avait manqué à Paris pour tenter d’en dénicher                

Quelle heureuse coïncidence ! 

 

                          

                                 


 


Je lis sur vos blogs "casier" ou "tiroir" d'imprimeur. En réalité, cela s'appelle des « casses ».

  Je vous propose donc de vous expliquer l'origine du mot :

 

   Depuis les années 1970, les documents sont imprimés selon la technique moderne de l’offset, où l’on utilise des plaques sur lesquelles sont gravées les textes et photos.


Auparavant, le procédé utilisé était la typographie.
On composait les textes avec des caractères en plomb qui étaient classés et triés par police et par taille. Chaque taille est appelée un « corps »  le corps 8, le corps 10, le corps 12  etc …  Ce sont ces chiffres que vous retrouvez dans les traitements de texte comme Word.
Voyez les étiquettes à gauche et à droite de la poignée sur la photo en haut à gauche : le nom de la police et le chiffre, la taille du corps.

Mais revenons aux caractères en plomb : ils étaient stockés dans des meubles ad hoc munis de tiroirs avec des cases, que l’on appellent les « casses ».

 


Comme vous le voyez sur la photo, dans chacune des casses, les plombs étaient rangés comme suit :
Les minuscules dans les cases à l'arrière – donc en bas de la casse
Les capitales (= majuscules) à l'avant – c'est-à-dire en haut de la casse.

 

C’est ainsi que les caractères sont appelés communément dans notre métier, les « cap » et les « bas de casse »

« cap » pour les majuscules (capitales)  et les « bas de casse » pour les minuscules.

 

Le plus ancien fabricant est Radiguer, de Paris. C'est le plus célèbre. Il y en eu d'autres comme vous le voyez sur la photo en bas à droite : JUD, Fonderie Typographie Française, etc ...

La maison « Solag » de Lyon fabriqua également des casses, mais elles sont plus récentes (quand même plus de 30 ans d’âge) : elles ont un aspect moins ancien donc recherché. Elles sont intéressantes si on veut les teinter par exemple.

Il existe aussi des mini casses qui ont la moitié du format mais elles sont très rares (j'ai la chance d'en posséder deux).
 

Voilà, vous en savez un peu plus. 
J’espère ne pas vous avoir trop ennuyées avec ce petit cours.
Rien ne me fera plus plaisir que de lire le terme "une casse" à présent    

 

 

Les filles, je suis partante pour faire un SAL avec vous et broder une ou deux cases par mois. Celles qui sont intéressées pour y participer me laissent un commentaire.


Dans le prochain article, je vous montreraI notre échange de pinkeep d’été avec Agus.

 

Je vous souhaite une excellente journée.

 

 

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G
Ton article n'est pas récent mais je viens juste d'y tomber dessus en farfouinant sur internet pour tout autre chose. Comme quoi internet est un bel outil !  je me coucherai moins bete ce soir. Merci beaucoup,  et puisque je suis là je vais me promener un peu sur ton blog. A bientôt.
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B
Bonjour<br /> Je cherche vainement une casse d'imprimeur afin de la décorer avec un abécédaire ,malheureusement dans ma région le Nord je n'en trouve pas ,autais tu de bonne sadresses?ou en as tu et revends les tu ?<br /> merci<br /> Bénédicte
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G
Ho  super cet historique sur ce que j'appelais un "casier" d'imprimeur, lorsuqe j'étais petite mon papa m'avait fabriqué un meuble avec 6 tiroirs à petits casiers pour y mettre mes navettes de fils, mes boutons, dans un des tiroirs je rangeais des lettres tampons je voulais plus tard être impressioneuse pour avoir plein de casiers à remplir. Pour mon mariage il y a 30 ans une amie dont le papa était imprimuer m'a offert un petit casier que je regarde comme la prunelle de mes yeux... il est rempli de mini livres, de fèves morceaux de verres de venise, des trésors d'enfance...merci pour cette jolie page que je vais mettre avec ta permission en lien sur mon blog dès que j'aurai préparé cette page sur cette "madelaine" que ton article m'a déclenchébravo pour l'ensemble de ton site je vais me penscher avec interet sur la broderie perlée ....
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M
Bravo pour cette petite histoire des casses d'imprimerie ...moi-même petite fille et fille d'imprimeur , j'ai baigné dans l'odeur de l'encre d'imprimerie durant toute ma jeunesse , par contre je n'ai rien pu récupérer et je n'ai qu'une casse neuve que mon père m'avait offert  , aussi je suis partante pour un SAL. Par contre est-ce que tu sais dans quel ordre les lettres étaient placées car ça n'avait rien à voir avec l'ordre alphabétique ?
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P
je viens de recevoir le mien de casier, et j'avais entrepris de le remplir tranquilou seule, et  du coup, oui, je préfère le faire accompagnée que seule c'est plus interessant. Mais comment imagines-tu ton projet ? Tu nous fournis des motifs ? tu nous donnes un thème ? Tu nous dirige en nous indiquant quels types de motifs on pourrait mettre dans telle ou telle case ? Ou bien chacune choisit ce qu'elle mettra dedans mais avec des objectifs ? A voir !
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