Mariska 1900, acte 8

Mariska a chaud,
Mariska a très chaud,
Mariska ne supporte pas la chaleur
Mariska déroule son mètre de toile
Une toile bien épaisse, très dense,
Idéale pour les longues soirées d’hiver
Et pourtant,
Obstinée, entêtée, pugnace,
Au mépris du mercure qui la nargue
Et continue de grimper,
Mariska avance,
Mariska poursuit son chemin de croix,
L’une après l’autre,
Sur la longue route des 65.000
Elle enchaîne les aiguillées
L’effort est intense
Presque surhumain
Elle défie le thermomètre
Elle défie cet été si chaud
Elle sait que bientôt,
La fraîcheur reviendra,
Et la bobine se redéroulera
Comme au printemps
Où il faisait si bon
A l’ombre du cerisier en fleurs
Mariska serre les dents,
Reprend son fil,
Enfile son aiguille,
Continue sa frise,
Imperturbablement


